DISCOURS DU 14 JUILLET A GILLES

Bonsoir à tous et permettez-moi en tout premier lieu de vous remercier d’être là, ensemble et réunis pour notre 14 juillet.

Merci à tous les bénévoles qui ont organisé cette journée et cette soirée sous l’autorité efficace de Julien et Stéphane.

Merci au Vo Vietnam pour cette belle démonstration d’arts martiaux.

Merci à l’Auberge Gilloise de nous avoir préparé le buffet et merci à Thierry Boulen pour l’animation musicale de cette soirée.

14 juillet, fête nationale ; mais au fait, c’est quoi, une nation ? La première définition proposée est la suivante :

« Groupe humain assez vaste, qui se caractérise par la conscience de son unité et la volonté de vivre en commun. »

Les derniers évènements dont notre pays a été le théâtre, à savoir un jeune de 17 ans tué par un policier, les émeutes et les pillages inexcusables qui ont suivi, de nombreux policiers blessés, interrogent sur ce qu’est aujourd’hui notre nation.

Notre population augmente et se diversifie dans ses cultures, ses origines et ses religions. C’est un fait dû à notre histoire, à notre économie et à notre tradition d’accueil. L’immigration a de tout temps existé et a façonné notre pays tel qu’il est aujourd’hui et tel qu’il sera demain.

Avons-nous conscience de notre unité ?  Interrogés individuellement, nous nous disons majoritairement satisfaits. Parle-t-on de notre pays, la France ? Rien ne va, rien ne marche, c’est tellement mieux ailleurs. Et pourtant, quel pays peut s’enorgueillir d’autant de richesses de territoires, d’autant de protection sociale, d’autant de démocratie, de culture et de talents ?  Nous n’avons pas assez conscience de notre chance d’être français.

Je cite ici la conclusion d’un texte paru dans le journal « La Croix » du 12 juillet d’Emmanuel Godo, poète contemporain :

« Cher vieux pays, tu marches clopin-clopant entre l’épopée et la chansonnette, entre la fleur au fusil et la gueule de bois. Tu sais au fond de toi que tu ne seras jamais un pays comme les autres. Être français, c’est avoir besoin, pour vivre, de cette utopie géniale qu’on appelle la France ».

La nation, c’est aussi la volonté de vivre en commun. Naguère les travaux agricoles, l’interdépendance des métiers, une vie en autarcie où chacun avait besoin de l’autre, obligeaient à vivre en commun et les occasions de se rassembler, de parler suivaient, autour des veillées, des fêtes de villages, des fins de moisson.

 Aujourd’hui, l’obligation du commun n’existe plus, il y faut la volonté et l’envie de vivre ensemble. C’est d’autant plus difficile que les réseaux sociaux nous déconnectent du réel et engendrent une vie parallèle et factice. Le pouvoir politique doit porter ce collectif autour d’une vraie justice sociale et fiscale, par un juste partage des richesses, par une éducation nationale renforcée, par une simplification des lois pour qu’elles soient connues, acceptées et appliquées pour tous et par tous.

Pour revenir aux évènements récents auxquels je faisais allusion au début de mon propos, c’est peut-être parce que la justice sociale et fiscale, l’éducation parentale et nationale, la connaissance des lois et leur respect par tous n’existent pas suffisamment que ces évènements dramatiques se sont produits.

Si l’Etat est juste et exemplaire, si chacun de nous est acteur et responsable du collectif, alors nous retrouverons la conscience de notre unité et notre volonté de vivre en commun. Pour moi, la nation, c’est ça.

Vive la Liberté du citoyen, vive l’Egalité devant la loi, vive la Fraternité de vivre en commun, vive la République et vive la France.

Michel Malhappe, Maire